Hébergement d’urgence. Robelin sature toujours
Le collectif « Urgence un toit pour tous » ne baisse pas sa vigilance avec l’arrivée des beaux jours. Hier, les militants ont accompagné plusieurs personnes qui n’ont pas trouvé d’accueil à Robelin.
Foyer Robelin, hier matin. Des familles et des personnes seules quittent le centre d’hébergement et de réinsertion sociale pour la journée. Elles devraient y revenir dans la soirée, mais sans aucune certitude d’être hébergées. Avec la fin du plan hivernal, le foyer Robelin vient de réduire sa capacité d’accueil de dix places. Les militants d’« Urgence un toit pour tous » accompagnent les sortants et disent leur colère : « « Pas de remise à la rue après l’hiver » : c’était pourtant l’annonce de Mme Duflot au mois d’octobre 2012. Pourtant, le dispositif d’accueil d’urgence des sans-abri ferme dix places », s’insurge Catherine Barquant. « Alors qu’avec les moyens actuels alloués par l’État, le 115 dans le Morbihan refuse quotidiennement des personnes, que certaines finissent, à force de remise à la rue, par y rester, une nouvelle diminution oblige les associations à réduire encore le nombre de places ». 20 mois après sa constitution, le collectif « Urgence un toit pour tous » n’est pas près d’être dissout : « Quelques appartements ont été attribués à la place des nuitées d’hôtel : c’est très bien mais le compte n’y est pas. Le sous-préfet a annoncé la pérennisation de 52 places, alors que les 68 de l’accueil hivernal étaient déjà insuffisantes pour mettre à l’abri ceux qui en font la demande. Dans ce contexte, comment peut-on accepter que des chambres restent inoccupées dans des centres d’hébergement ? Aujourd’hui, les personnes les plus fragiles sont accueillies en priorité mais remises à la rue tous les matins, même si elles sont malades, âgées, enceintes ou avec des jeunes enfants ». En soirée, le Foyer Robelin a rouvert ses portes. Avec une bonne nouvelle : six places ont été débloquées, pour cinq jours supplémentaires. Mais une dizaine de personnes, dont une femme malade, sont restées à la porte…
En savoir plus : untoitpourtous.net
Un toit pour tous. L’hébergement sature !
Jeudi, l’association « Un toit pour tous » a accueilli en urgence un couple d’Albanais, des demandeurs d’asile. Le collectif, qui a dû pousser les murs, réclame une aide de l’Etat.
Manque de places
Courant janvier, une famille caucasienne composée d’un couple et d’un jeune homme de 20 ans avaient tapé à la porte de la rue de Kerlin. Malgré le manque de places, les militants avaient paré au plus pressé, en leur offrant le gîte. Depuis deux mois, le trio alternait entre le centre d’hébergement du 115, la rue et l’hébergement du collectif. Jeudi soir, un couple d’Albanais, débarqué à Lorient, est arrivé sans crier gare. Impossible pour les militants de les laisser à la rue : « La jeune femme d’une vingtaine d’années, enceinte, est très affai
blie ».
Des militants révoltés
L’hébergement du collectif sature. Seize personnes sont hébergées. C’est six de trop par rapport à la capacité d’accueil. Hier, les militants ont à nouveau dénoncé le manque de centres d’hébergements pour les émigrants. « L’Etat est dans l’obligation de trouver un logement aux demandeurs d’asile. Les associations sont débordées et ne trouvent plus de solutions », s’insurge Catherine, militante du collectif. « Il y a deux mois, on pensait ne plus devoir faire de nouvelles réquisitions, mais cela est humainement impossible. On ne peut pas rester de marbre face à un tel désarroi ». Un nouvel appel a été lancé aux services de la sous-préfecture et à la ville pour leur venir en aide.
Les Artdineries 